Il ne s’agit pas seulement de nature, mais aussi de notre environnement urbain, de détails comme une porte ou un coin de jardin. Oui, en fait, tout ce qu'on peut percevoir lorsqu’on ouvre la porte et fait un pas dehors.
Il m’arrive de penser à certains motifs pendant des années avant de passer à l’action. Parfois je fais des croquis sous forme de dessins et aquarelles, mais habituellement, je commence immédiatement sans préparation. J’ai en tête une idée du tableau, mais je suis toujours prêt à ce que le résultat final puisse être différent de ce que je pensais.
Lorsque je me tiens devant le chevalet, je perçois beaucoup de choses, des instants très banaux, un chien qui passe, une petite fille dans une robe bleue qui tient sa mère par la main. Les ombres changent de forme et bougent suivant la position du soleil. Un nuage s’étire et passe, une fenêtre s'ouvre, un flux de musique en sort. Je sens une odeur de cuisine.
Bien sûr, je ne peux pas peindre tout cela, mais intuitivement mes sens confèrent un rythme à mes coups de pinceaux, même si je suis strictement concentré à observer la perspective, ou à analyser la couleur d’un volet.
Peindre à l’air libre, avec tous les sens éveillés est un plaisir incomparable.
Dans la nature, au sens pur du terme, ou devant un paysage culturel, je ressens un autre genre de paix. La montagne qui s'estompe dans une brume bleue, le scintillement des feuilles argentées des oliviers, le vol des oiseaux, le parfum des herbes dans la chaleur sèche, la terre rouge en beau contraste avec la verdure, chaque minute dans ce paradis est un cadeau.